La Géorgie! Ce n'était pas mon état préféré, mais j'en connaissais les paysages relativement semblables à ceux de Louisiane. En un peu plus sec. Malheureusement, je me retrouvais dans un endroit fort humide, et fort semblable quelques soient les états. Les égouts. Sauf ceux de New York City. Du moins en partie. C'était vraiment cool les teufs dans les égouts de NYC. Fallait savoir se défendre quand même, on ne savait jamais sur qui on pouvait tomber. Mais c'était cool. Enfin bref. Là n'était pas le sujet. 

Pas de talons aiguilles aujourd'hui. Aujourd'hui, on chassait la bête. Enfin. Si tant soit peu il y en avait une. Le commun des mortels se faisaient aussi souvent des films que Johnny Depp. Enfin bref. En même temps, si je me faisais plus discrète, peut-être qu'elle ne me fuirait pas. Ou peut-être que du coup, elle ne m'attaquerait pas. Oui, non, je n'étais pas du genre à faire dans la dentelle. Mais quelque chose me disais plutôt qu'elle était occupée la cocotte. Sinon... sinon l'odeur aurait été plus forte. Tout simplement. Si l'endroit puait la charogne, la bête aussi. Si elle était plus près, ça se sentirait. Ce qui commençait à être le cas.

Soit je m'approchais du nid. Soit de la bestiole. Je m’arrêtai et éteignis ma lampe. Le temps que mes yeux s'habituent, je reniflais l'atmosphère. Mon Dieu que ça puait. Heureusement qu'il n'y avait que les épinards qui me donnaient envie de vomir. Oué, le jour où il y aurait des créatures épinard, je serais foutue. En tout cas, ça puait toujours pareil.
Je chassai mes innombrables pensées inutiles de mon esprit, et fit quelques pas en arrière, silencieusement. L'odeur s'atténuait un peu. Je souris en repensant aux entrainement des sens avec mon grand frère. Je me remise en marche. Tous les sens en alerte, une main sur le pied de biche. En espérant qu'il n'y avait que la créature dans le coin, sinon l'autre prendrais cher. J'avais tendance à vérifier après avoir tapé.

Stop. Ça puait la mort. La bête n'était pas loin. Ou alors juste son nid. Je baissai les yeux. Tiens donc. Je ramassai alors cet figurine de jeux pour gosse. Avec les cheveux qui s'enlève et les mains en pinces. Enfin bref on s'en fou. Je la lançais le plus loin possible droit devant moi. C'était bidon, mais ça marchait toujours. Il y avait deux possibilité, soit la créature se barrait et tombait face à moi, soit elle attaquait en direction du bruit et je pourrais la traquer.  Ou soit elle se barrait dans une autre direction et faudrait tout recommencer. Mais on va dire que non.
La bestiole attaqua donc le playmobile. Le nom venait de me revenir. C'était d'une utilité sans nom bien sûr. C'était donc une goule. Je m'élançais à sa suite, jetant un coup d'oeil de la pièce dont elle avait surgit. Et m'arrêtais alors dans ma lancée. Je fis demi-tour et regardai à nouveau dans la pièce.

- Ciel! Mon époux! susurrai-je.
Bien sûr que nous n'étions pas marier, mais dire "ciel le géniteur de ma descendance" ça le faisait vachement moins. Oui parce que dans ce cas là, "père" et "fille" n'avaient pas lieu d'être. Je souris. Autant contente de le voir qu'amuser de le voir comme ça. Amusée parce qu'il était encore vivant, hein. sinon ça aurait été moins drôle. Je n'étais pas complétement sadique et insensible non plus.

Je m'approchais alors de lui, récupérant au passage son couteau bazardé dans un coin de la pièce par la goule - sont bêtes les méchants... - et coupait ses liens.